Par Julien Le Bot
Tout régime en transition politique - a fortiori quand il s'agit de reconstruire des légitimités démocratiques au terme d'une période marquée par l'autoritarisme et le règne des clans - suscite des doutes (au sein d'une population, mais aussi à l'extérieur), des inquiétudes (combien de temps faudra-t-il pour stabiliser cette société qui vient sur quelques fondamentaux communs ?), voire des illusions (d'optique, notamment). Le cas tunisien est intéressant : territoire hyper-centralisé autour de la capitale et des franges côtières, "l'attention médiatique" est la plupart du temps polarisée autour des atermoiements des (nouveaux) dirigeants, des attentes (et des désillusions) en matière de rétablissement (ou tout simplement de mise en place) des services publics, ou encore des phénomènes de montée de la violence (en marge de manifestations, le plus souvent). Il suffit de suivre le fil #Tunisie du quotidien Le Monde pour apprécier cette reductio ad centrum : rares sont les reportages évoquant le sud ou le centre du pays qui, bon gré mal gré, essaient pourtant de continuer de tourner. C'est précisément là qu'intervient le Tunisie Bondy Blog. Né à Sidi Bouzid dans le sillage de la "Révolution", ce projet se déploie progresssivement dans le centre du pays (autour de Gafsa et de Kasserine) et s'efforce de parler de ces sujets non-dits ou "non-couverts-par-les-médias". Rencontre.
